Faut-il vraiment perdre du poids pour courir plus vite ?

Publié le 27 décembre 2025 à 09:00

Déconstruire un mythe tenace en course à pied et trail

 

Dans l’univers de la course à pied, une idée revient avec une régularité presque mécanique : pour améliorer ses performances, il faudrait avant tout perdre du poids. Cette croyance est si répandue qu’elle s’est imposée comme une vérité quasi scientifique, relayée dans les discussions entre coureurs, sur les réseaux sociaux et parfois même dans certains discours d’entraînement.

 

Pourtant, la réalité physiologique et sportive est bien plus nuancée. Courir plus vite, progresser sur route ou en trail, améliorer son endurance ou ses chronos ne dépend pas uniquement du chiffre affiché sur la balance. Réduire la performance à une simple question de masse corporelle est non seulement réducteur, mais parfois contre-productif.

 

Dans cet article, nous allons déconstruire ce mythe, comprendre pourquoi il persiste, et surtout identifier les vrais leviers de progression pour courir mieux, plus longtemps et plus efficacement.

 

La performance en course à pied : un système multifactoriel

 

La vitesse et l’endurance reposent sur un ensemble de paramètres étroitement liés. Le poids corporel n’en est qu’un parmi d’autres, et rarement le plus déterminant à lui seul.

 

=> Les principaux facteurs de performance

 

Chez un coureur, la performance dépend notamment de :

 

  • la VO₂ max (capacité à utiliser l’oxygène),
  • l’économie de course,
  • la force musculaire spécifique,
  • la technique et la biomécanique,
  • la capacité de récupération,
  • la régularité de l’entraînement,
  • le mental et la gestion de l’effort.

 

Un coureur peut perdre plusieurs kilos sans améliorer aucun de ces paramètres, et donc stagner, voire régresser.

👉 En clair : un corps plus léger n’est pas automatiquement un corps plus performant.

 

Pourquoi la perte de poids est souvent surestimée

 

Une équation trop simplifiée

L’idée « moins de poids = moins d’énergie dépensée » semble logique sur le papier. Mais en pratique, le corps humain ne fonctionne pas comme une machine linéaire.

 

Perdre du poids peut aussi entraîner :

  • une perte de masse musculaire,
  • une baisse de la force et de la puissance,
  • une diminution des réserves énergétiques,
  • une fatigue chronique.

 

Dans ces conditions, le gain théorique lié à la légèreté est souvent annulé — voire dépassé — par la perte de capacités physiques essentielles.

Quand perdre du poids devient un frein à la progression

 

Déficit énergétique et adaptation limitée

 

Un coureur qui cherche à maigrir tout en augmentant son volume ou son intensité d’entraînement s’expose à un problème majeur : le déficit énergétique chronique.

Cela peut se traduire par :

 

  • une récupération incomplète,
  • une stagnation des performances,
  • une augmentation du risque de blessures (tendinites, fractures de fatigue),
  • des troubles hormonaux,
  • une baisse de motivation.

 

À long terme, le corps entre en mode « économie » et freine les adaptations positives à l’entraînement.

Le poids idéal du coureur n’existe pas

 

Une morphologie adaptée à chaque individu

 

Il n’existe aucun poids universel optimal pour courir vite. Deux coureurs de même taille peuvent performer à des niveaux équivalents avec des masses corporelles très différentes.

 

Le fameux « poids de forme » est :

  • personnel,
  • évolutif,
  • dépendant du contexte (distance, terrain, période de la saison).

Chercher à atteindre un poids arbitraire, souvent inspiré par des standards esthétiques ou des élites professionnelles, est rarement pertinent pour un coureur amateur.

 

Route, trail, ultra : des exigences différentes

 

En trail et en ultra-endurance, la performance ne se résume pas à la vitesse pure.

Des qualités comme :

  • la résistance musculaire,
  • la robustesse articulaire,
  • la capacité à encaisser le dénivelé,
  • la gestion de l’effort sur la durée,

sont parfois favorisées par un corps plus solide, et non par une extrême minceur.

 

👉 Beaucoup de trailers performants ne correspondent pas au stéréotype du coureur « ultra sec ».

 

La pression sociale autour du poids en course à pied

 

Quand la minceur devient une norme implicite

 

Le milieu du running n’échappe pas aux injonctions esthétiques. L’image du coureur mince, sec et léger est omniprésente, ce qui peut créer une pression inutile — voire toxique — chez de nombreux pratiquants.

Cette norme :

  • décourage certains profils de débuter,
  • alimente la comparaison permanente,
  • détourne l’attention du plaisir et de la progression personnelle.

La course à pied devrait rester inclusive et accessible, indépendamment du gabarit.

 

Courir plus vite sans perdre de poids : les vrais leviers

 

1. Améliorer l’économie de course

Travailler la technique, la posture, la cadence et la foulée permet de consommer moins d’énergie à vitesse égale. C’est souvent un levier bien plus efficace que la perte de poids.

 

2. Développer la force spécifique

 

Le renforcement musculaire ciblé (mollets, quadriceps, ischios, fessiers, tronc) améliore :

  • la propulsion,
  • la stabilité,
  • la résistance à la fatigue.

 

Un coureur plus fort est souvent un coureur plus rapide, même à poids constant.

 

3. Structurer intelligemment l’entraînement

 

Progression du volume, séances de qualité, récupération planifiée : la régularité et la cohérence priment largement sur toute stratégie de restriction calorique.

 

Le risque des stratégies extrêmes

 

Quand la quête de légèreté va trop loin

 

Poursuivre une perte de poids excessive peut conduire à :

 

  • une baisse de l’immunité,
  • des troubles alimentaires,
  • une relation anxieuse à la nourriture,
  • une perte de plaisir dans la pratique sportive.

 

À ce stade, la performance devient secondaire, et la santé est directement menacée.

 

Courir pour progresser, pas pour se conformer

 

La question à se poser n’est pas « combien dois-je peser pour courir vite ?» mais plutôt :

 

  • Suis-je en forme ?
  • Est-ce que je récupère bien ?
  • Mon entraînement est-il cohérent ?
  • Est-ce que je prends du plaisir à courir ?

 

Un coureur épanoui, en bonne santé, régulier et motivé progressera presque toujours davantage qu’un coureur obsédé par son poids.

Conclusion : perdre du poids n’est pas une condition de la performance

 

👉 Non, il n’est pas indispensable de perdre du poids pour courir plus vite.

👉 Oui, la performance repose sur des facteurs bien plus complexes que la masse corporelle.

👉 Et surtout, la course à pied doit rester un espace de liberté, pas une contrainte dictée par des normes irréalistes.

Travailler son entraînement, sa récupération, sa technique et son mental aura toujours plus d’impact qu’une focalisation excessive sur la balance.

 

Et si tu te sens perdu ou que tu as besoin d’un coup de pouce, n’hésite pas à faire appel à un coach sportif ou à un diététicien pour un plan personnalisé.

 

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🦸‍♂️ Je suis Guillaume, ton Super coach sportif et diététicien nutritionniste diplômé.

Je mets la musculation et la nutrition au service de ton sport !

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